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l’entretien ne fit l’objet d’aucune communication à Benedetti ; M. de Werther en envoya à Ems un résumé maladroit, qui irrita Guillaume, mais qui lui arriva seulement dans l’après-midi du 13, alors que le mal était déjà fait. C’est dans la matinée qu’avait eu lieu entre Guillaume et Benedetti, sur des instructions parties de Saint-Cloud à l’insu d’Ollivier, l’entrevue qui donna lieu à la dépêche d’Ems.

Quelles étaient ces instructions ? Le 12 au soir, à Saint-Cloud où s’était rendu M. de Gramont, l’Empereur avait tenu conseil. On ne sait pas au juste quelles étaient les personnes présentes ; ce qui est certain, c’est qu’Ollivier n’en était pas et qu’aucun ministre, en dehors de Gramont, n’assistait à la réunion. Là, on décide de télégraphier à Benedetti qu’« il paraît nécessaire que le roi de Prusse s’associe au désistement et nous donne l’assurance qu’il n’autorisera pas de nouveau la candidature ». La dépêche part à sept heures. De cette démarche capitale, par laquelle on va demander au roi non seulement d’approuver la renonciation de son parent, mais encore de s’engager pour l’avenir, Ollivier n’est même pas informé. Rentrant de soirée, entre onze heures et minuit, il monte chez M. de Gramont : là, il apprend le conseil tenu à Saint-Claud, la dépêche lancée, la demande de garantie. Stupeur. Mais vite il se ressaisit. On réparera le mal. Tout de suite il fait envoyer à Benedetti une dépêche atté-