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tant que le mérite d’avoir été utiles, ce qui malheureusement n’est dans l’estime du monde qu’un titre assez médiocre… »

On avouera qu’il y a quelque justesse dans ces réflexions. Combien de chefs-d’œuvre dont l’auteur est inconnu, et de merveilles sans signature ? Il ne faut pas juger un auteur sur sa renommée, mais sur son œuvre.

Peut-être faut-il penser aussi que les filles spirituelles de Charles Démia, les Sœurs de Saint-Charles, qui ont hérité de ses méthodes, de ses idées, mais aussi de ses vertus, ont eu peur de se glorifier elles-mêmes dans la personne de leur Père, et qu’elles ont étendu sur sa renommée un pli du voile où leur modestie se cache ?

Enfin ne croyez-vous pas que la province n’a jamais été une bonne scène de représentation ; l’acoustique y est mauvaise ; l’éclairage aussi. Des initiatives naissent en province ; mais il leur est difficile d’y acquérir un état civil. Combien de fois est-on venu de la capitale nous révéler des nouveautés qui faisaient chez nous figure d’institutions déjà anciennes ? Nous le constatons une fois de plus. Nous avons reçu, pendant un quart de siècle, des lois, décrets, circulaires, règlements d’administration publique, pour nous initier à cette chose nouvelle, et que l’on venait d’inventer :