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frappent toujours les cerveaux faibles. Saint-Georges de Bouhélier, le plus gélatineux des écrivains, et Fernand Hauser, le plus puant des reporters, furent frappés les premiers. Mais on ne va pas sentir les déjections d’un Hauser. On peut au contraire accorder à la misère psychologique de ce pauvre diable de Bouhélier quelques instants d’attention.

Donc ce pauvre diable de Bouhélier, nous offrit — c’est lui-même qui le proclama en une modeste préface — une œuvre « farouche, forte et tumultueuse ». Mais, si vous aimez mieux autre chose, ça deviendra « un chant mythique » ou encore « une œuvre de sainte cérémonie… une tragédie à forme rituelle ». L’auteur peut donc exiger de qui entre chez lui le respect dû aux temples et à la fois l’avide curiosité qui entraîne dans une baraque foraine quand le bonisseur a promis du farouche, du fort et du tumultueux. Il s’est d’ailleurs appliqué à « encombrer » tumulte et sainte cérémonie de « danses mugissantes », à y introduire le « chœur terrible des voix tragiques », à « embarrasser » le tout « d’un tourbillon de nuées obscures. » Ce saint encombrement et ce fracas rituel ne sont pas de trop ici,