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rade rosse, pour qu’elle appelle Victoria : « Sacrée omnibus. »

Cette drôlerie grossière n’est pas sans amuser une minute. Car M. Boissière, si gêné dans le monde et si emprunté dans la poésie, est à son aise, comme chez lui, dès qu’il rince, hilare et reniflant, les cuvettes d’un bordel.

Saint-Georges de Bouhélier, jeune réclamiste habile, mais écrivain inférieur même à son père, le pauvre Lepelletier de l’Écho de Paris, est, comme vous savez sans doute — il s’est fait faire tant de publicité — le chef de « l’école naturiste ». « Naturisme » peut sembler aux malveillants une imitation de « naturalisme. »

Le plus soigné et le plus prétentieux des livres naturistes, La tragédie du nouveau Christ, fut peut-être griffonné parce que Zola publiait à la même heure une série titrée Les Quatre Évangiles. D’ailleurs Jehan Rictus, quelques années auparavant, avait par un piquant « soliloque » jeté un christ ahuri dans notre société moderne. L’idée, dès lors, était dans l’air comme une de ces épidémies qui