cependant ils louèrent plus particulièrement La Fraude. Je suis trop naïf pour avoir remarqué si, par hasard, les « études » dont je me souviens n’auraient point paru au moment où ce volume nous éblouissait aux étalages. D’ailleurs mon expérience personnelle m’a appris que toute cette œuvre, à une exception près, est, en effet, de la même force. Il est cependant juste de signaler l’exception et de recommander aux lecteurs qui ont de demi-exigences Le Geste.
Le Geste est un roman simple et assez bien construit. Un homme aime à la fois sa femme et sa maîtresse ; lui-même est aimé des deux côtés. Les trois douleurs intimes sont étudiées avec une apparence de conscience et les caractères ne sont pas maladroitement établis. Malheureusement le sujet ne se développe pas de lui-même, comme un vivant. La fable est construite du dehors, par de grossiers procédés dramatiques. Selon sa coutume, le métier, cet horrible traître de tous les drames modernes, étrangle l’art lâchement avec des milliers de ficelles. L’écriture massive et rugueuse blesse dans les pages qui veulent sourire grâce et douceur. À condition de lire très vite, elle paraît supportable dans l’action orageuse et dans l’analyse :