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galonnés que l’idée d’une « campagne possible grassement payée de croix et de propositions » unit en une émotion commune « comme l’espoir d’un bon coup assemble des rôdeurs au coin d’un bois ». Nous voyons ici « la prostitution des attitudes triomphales au profit d’alphonses nationaux », Et, sous les attitudes triomphales, nous distinguons la lâcheté blêmissante de la plupart des gradés, je ne dis point seulement toutes les fois qu’il s’agit de se tenir debout devant un chef, mais souvent aussi quand il faut ne point reculer devant un simple danger matériel. Ce volume est une bonne arme de guerre.

Ce volume n’est pas une œuvre d’art, n’est pas un livre. Les documents sont jetés au hasard — ceux qui sont intéressants et ceux qui ne le sont pas — dans le vieux moule naturaliste. Olivier Saylor, très mauvais élève de Zola, remplace la composition par un gauche entassement. L’écriture lourde, pénible, avance lentement, écœurante, en un tangage perpétuel.

Et ces pages sont d’une philosophie insuffisante. L’auteur est — en tant que penseur — un naïf. Il croit nous montrer, par exemple, « les