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lérable mais si révélatrice, l’odeur de votre pourriture intérieure.

Lâche tremblant, toujours préoccupé de sa chère guenille et qui aime sa santé et sa maladie comme on aimerait deux filles, vous êtes entraîné, pour vous rendre les faits extérieurs intéressants, à les traduire, sadique inconscient, en phénomènes pathologiques. Vous saurez trouver vous-même dans chacune de vos pages quelques-uns de ces réflexes de style qui grincent la couardise. J’en prends deux, au hasard, dans Leurs figures : « Dans cette plaie panamiste, si mal soignée par des médecins en querelle, les sanies accumulées mettaient de l’inflammation. » L’autre phrase est particulièrement basse et, joyeux d’une joie de latrines, vous avez souligné vous-même deux fois le mot qui en aggrave l’ignominie : « Resté seul, cet homme de valeur, subitement chassé de son cadre, fit de la poésie sentimentale, tel un influenzé eût fait de l’albumine. »

Je vous souhaite, Monsieur, de ne jamais faire de poésie sentimentale et d’albumine. Si j’osais — mais votre fumier se vend et il serait indiscret de vous demander du désintéresse-