lui n’est pas une ligne droite. D’après la doctrine du grand retour, nous reviendrons au point même où nous sommes et où déjà nous nous sommes trouvés une infinité de fois.
Il ne reste que deux solutions. Ou bien le progrès n’est qu’apparent et le surhomme, qui après tant de siècles ramènera l’homme, le surhomme, passé aussi bien qu’avenir, est en même temps un sous-homme. Son avènement est indifférent et Nietzsche a tort de se sacrifier à lui.
Ou bien la courbe de l’existence s’efforce vraiment vers quelque noblesse entrevue à l’extrémité de son axe ou à l’un de ses foyers. La marche a un but qu’on atteindra ou dont on approchera. Mais seul quelque rythme plotinien expliquera comment elle se continue ensuite vers une sorte de perfection contraire. Le but, ne serait-ce pas la résurrection de ce Dieu qui est mort et son enrichissement par le don de toutes les créatures ? Puis, à son tour, ce Dieu généreux, fait de toutes nos générosités, se dépenserait en créations, se dépenserait jusqu’à la mort. Sa naissance et sa mort seraient les deux extrémités du grand axe ou, si l’on préfère, les deux foyers de l’ellipse.