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ment presque toujours déplaisant, souvent incorrect, de la phrase. Oui, je vous garde rancune : vous êtes, ô bavarde, ô pédante, ô étourdie, l’assembleuse des nuages qui décourageront presque tous les regards, les empêcheront de pénétrer jusqu’à l’ange et d’apercevoir son noble flambeau.

Car votre esprit, Mélusine, est une clarté adorable et le feu auquel il s’allume est la plus noble des âmes. Vous condamnez de très haut toute notre société fondée sur « le mauvais principe de la subordination ». Vous bafouez la science officielle, pauvre vieille toute courbée vers la terre et dont les doigts sales, tremblants et ridicules s’appliquent aux minutieux procédés qui font triompher les « industries manuelles ». Vous méprisez notre « paganisme philosophique » qui, oubliant le centre unique de notre âme, se perd dans la divergence inexpliquée des rayons et ne sait, grotesque collectionneur, que classer et étiqueter « les phénomènes de la volonté, de l’amour, de la mémoire ». Vous souffletez les officiels de la religion, aussi ignorants de « la doctrine de Jésus » que nos francs-maçons de « celle de Pythagore, d’Hermès ou des maîtres de la