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lement sa miniature à lui est grande comme une toile de Paul Véronèse, et il disperse dans un vide immense des traits que le regard ne parvient plus à réunir.

Son livre lui a valu, outre le troisième rang de peau de lapin qui distingue les docteurs, les gros sous d’un prix académique. S’il eut seulement ces deux petites ambitions, je le congratule pour son double succès. S’il voulut sincèrement faire œuvre vivante et ramener de l’oubli un écrivain de second ordre qui eut des frémissements de vraie poésie, je le félicite de son intention.

Émile Gebhardt faillit être académicien. Il fut battu par René Bazin à qui son catholicisme fait pardonner un talent d’ailleurs discret et qui n’a rien de blessant, un joli talent horizontal. M. Gebhardt est aussi un commerçant souriant ; mais les articles qu’il tient sont d’un catholicisme moins actuel. Il n’ose pas tout à fait nous vendre les contes de Boccace ; il nous détaille des analyses chatouilleuses, encore que critiques, de toutes sortes de nouvelles florentines. Comme un commis de librairie finit par écrire ses réminiscences, M. Gebhardt nous