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fond perpétuel de l’ancien régime ». Souvent des mots sottement inutiles s’introduisent dans la phrase, plats et presque invisibles au passant pressé, mais qui, si on regarde, écœurent comme sur un drap une punaise ou comme dans la littérature un professeur. « Il écrit cette profession de foi si émue et certainement si sincère de dévouement à la Compagnie ». Par quel mode enfantin se font donc en un Faguet les associations d’idées et de mots ?

Et sa vulgarité lâchée, faite d’imprécision bégayante ! « Sur cette question, il dit blanc à Damilaville, noir à Linguet, et enfin blanc à La Chalotais ». Certes, M. Faguet, à moins qu’il ne s’agisse de défendre la bourgeoisie, dit rarement — pour parler sa langue — blanc ou noir. Son habitude est de dire gris.

Pour nous informer que les rédacteurs des Déclarations des Droits de l’Homme se sont contredits, il déclare qu’ils « ont mis dans leurs textes un Ceci tuera Cela ! »

Si le vocabulaire de M. Faguet est vulgaire d’imprécision, sa syntaxe est une vulgarité lourde : « Le gouvernement, quand il voudra, les fera voter comme il voudra, comme il fait juger ses juges comme il veut qu’ils jugent ».