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res. C’est toujours ça de gagné, pour parler sa langue élégante.

J’ai deux bons prétextes pour ne pas m’ennuyer longtemps auprès de Faguet. Je promets de l’étudier, sérieusement et méthodiquement, à Pâques ou à la Trinité, dans Agents de publicité ou peut-être dans un volume projeté sur les Quarante. J’ai écrit aussi le titre de ce dernier livre qui me vaudra, j’espère, un prix académique. Il s’appellera Les Verdâtres et s’ornera d’une épigraphe ou d’une épitaphe de Henri Heine dont je ne retrouve pas le texte en ce moment mais qui signifie, à peu près : « Je suis allé aujourd’hui à la Morgue et à l’Académie française voir des cadavres verts. »

Je vais donc relire un seul livre de Faguet, mandarin des lettres et de la politique. Je choisis un volume paru en 1902 sous ce titre, La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire. Au moins, nous serons en bonne compagnie malgré la présence de M. Faguet, l’académicien débraillé.

Emile Faguet sait qu’il déteste Voltaire et qu’il déteste Rousseau ; mais il croit aimer Montesquieu.

Voltaire, élégant et léger, théoricien souriant