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Déroulède lui-même. « Sa lyre est surtout un clairon... Elle est monotone, ou monocuivre, plutôt qu’heptacorde ». — Regardez comme André Lemoyne s’applique à la « requête ou conquête de l’expression juste, » et soyez certains que M. Le Braz n’en voudra pas au critique indiscret de se livrer à une « enquête qui montre sa conquête ». Prenez une loupe pour étudier le charme de Theuriet, car « ce charme soutenu est parfois un charme ténu. » Reniflez maintenant. Vous ne sentez rien ? Pourtant, au détour de cette page, vient de passer Madeleine, « l’adorante et odorante amie du Christ. »

Quelquefois Trolliet s’excuse de tant d’esprit et de tant de grâce : « Je ne voudrais pas fonder une appréciation sur un jeu de mots pourtant je ne peux lire les vers de Rivoire, sans qu’ils me donnent l’impression d’une rivière. » Un chapitre s’intitule : Le Bataillon des Symbolistes. Pourquoi « bataillon » ? Pour amener cette formule jolie : « Il n’a pas gagné et ne pouvait gagner complètement la victoire, étant très mal armé... » Hélas ! la phrase ne finit pas sur ce mot, et ce mot précieux passera peut-être inaperçu. Rassurez-vous : les professeurs savent l’art des parenthèses et celui-ci s’interrompt