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faite à Grandmougin et à Jacques Normand.

De tels péchés sont d’ailleurs véniels, puisqu’ils sont involontaires. Trolliet est un brave et bon élève : il résume docilement et rapidement les appréciations critiques qu’on lui enseigna. Mais, dame, quand il s’agit de gens qui ne sont pas encore classés et nettement définis, il n’y a pas de sa faute s’il est un peu gauche et un peu lent à exprimer quelque chose qui ressemble de loin à un jugement presque personnel.

Ce qui est plus grave que la disproportion matérielle des cinq pages de Hérédia aux onze pages de Grandmougin, des huit pages de Musset aux douze de Manuel, c’est la disproportion des éloges. Quand on n’a qu’une estime médiocre pour Léon Dierx, quand on refuse, sévère professeur, de laisser asseoir Vigny sur le premier banc de la classe, il est peut-être un peu trop servile de reconnaître à M. Manuel, inspecteur général, outre « les fleurs d’intimité », « les fruits d’immortalité». C’est avoir de bons yeux que de trouver du « génial » dans La Princesse lointaine et c’est être généreux que de saluer Rostand « grand poète » . Ne vous semble-t-il pas aussi légèrement excessif, M. Au-