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son mari. Pauvre être incertain, toute en demi-élans, elle lui revient d’abord à moitié, ne renoue avec lui qu’une apparence de vie commune. Mais, un jour qu’elle se sent trop amoureuse de Jude, elle pousse la « pénitence » jusqu’au bout et, dans un dégoût qu’elle parvient à peine à cacher, vient offrir à Phillotson, qui encore se fait prier, « la suprême chose. »

Pour conter rapidement en restant intelligible, mon analyse a dû supprimer tout ce qui est le plus incohérent dans les événements, dans les sentiments, dans les pensées et, malgré moi, elle a simplifié et organisé le reste. Elle ne donne aucune idée de la ligne hésitante et fuyante du livre.

Elle me paraît suffisante à faire sentir la grave faute commise par Thomas Hardy en confiant à un personnage aussi flottant que Suzanne le soin de nous enseigner la vérité morale.

Le dessein de l’auteur est d’ailleurs presque aussi incertain que la conduite de son héroïne. Au commencement il semblait vouloir nous donner une étude sur l’autodidactisme. Et ces préliminaires furent vraiment longs. Puis il nous intéressa — vivement cette fois — à une