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au lieu de travailler, il s’acagnarde auprès de vagues sculpteurs qui, de leurs idées baroquement larvaires et de leur ignorance prétentieuse, déshonorent Baudelaire ou Vigny.

Éternité, « très simple poème de rêve fait… de souffrance et d’infinie tendresse » est précédé d’une préface combattive et hautaine. J’aime, ici et là, celui qui peut dire avec « l’accent des certitudes » et sans que sa parole sonne faux :

Ma vie et sa ferveur, mon geste et sa fierté.

Mais en prose la phrase encombrée de Lacuzon se presse, piétinante parfois, comme à une porte trop étroite une foule affolée. Au contraire, son vers « qui se nombre et son chant qui s’éploie », toujours émus et presque toujours sûrs, réussissent souvent à

… grandir jusqu’à la prophétie
Le rêve tout puissant de son vœu de beauté.

Lacuzon insulte de brocards amusants la « coalition pathologique » des symbolistes d’école. Il ne méprise pas moins les simplistes qui se croient simples, les superficiels qui se proclament sincères, les naturistes qui s’affirment naturels.

Aux uns et aux autres il enseigne des véri-