porter dépaysés et tristes, effeuillés et qui se fanent, en mes mains sacrilèges :
Ces gens avaient perdu, l’une après l’autre, leurs espérances et, « comme dans une cathédrale, quand on a éteint tous les cierges, la nuit noyait leur pensée. » — Entendez, résonnement fait de souvenir, la voix tue du rossignol : « Les dernières notes de son chant étaient tombées, rebondissantes en écho, comme des perles jetées de très haut dans un bassin de fabuleux cristal. » — Un être lucide jusqu’ici devient fou. Il sent, en une terreur d’enfer, sa raison « s’enfuir trébuchante comme une femme malade qui voit son lit en feu. » Il a trop cherché, le pauvre dément, la joie qui n’existe pas, « le baiser qui pense ». Il croit maintenant apercevoir les lèvres qui le donneraient. Ses paroles de flamme caressent l’impossible beauté. Il lui voit, parmi d’autres noblesses étranges, des « mains de séraphin, toujours levées en haut comme des colombes enchaînées mais qui aspirent à l’azur ». Sa folie fut d’abord un grand feu, mouvement et couleur qui montent. Elle n’est plus bientôt que le chaos noir et noyé d’un lendemain d’incendie. Le dément s’assied dans son inconscience dont je ne sais quelle vague lueur lui