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Parfois aussi, glorieux de son unité dont il n’est pourtant point le créateur, il s’amuse cruel à l’histoire des variations d’un esprit sincère et puissant mais qui, hors de tous les chemins battus, avance en tâtonnant dans les ténèbres de la forêt et s’accroche à des ronces et se heurte à des rocs. Et l’admirable chercheur se relève de ses chutes, revient de ses égarements, s’obstine, sublime et invaincu ; mais le catholique rit et le déclare plus faible et plus misérable que l’enfant qui marche ensommeillé sur la large route du catéchisme.

Je viens de relire Je m’accuse, un des plus verveux pamphlets de Léon Bloy, un de ceux aussi contre lesquels ma critique porte moins. C’est Zola qu’il y attaque et la pensée de ce « Bacon de table d’hôte », de ce « Messie de la tinette et du torche-cul », de ce « Christophe Colomb du Lieu-Commun »>, est, en effet, assez faible pour qu’on puisse, sans injustice excessive, proclamer son néant. Il n’y a guère qu’à admirer la verve implacable avec laquelle Léon Bloy relève « les clichés Zola », « les isochrones formules de ce balancier inconscient ». « C’est consternant et même un peu diabolique, s’écrie-t-il, de lire ce bavardage mons-