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de lui infliger une légère inquiétude. Oh ! rien de singulier. Le banal et superficiel déchirement de l’époque : la lutte pour rire entre un faible rationalisme appris et une faible foi apprise, enfant scrofuleux et vieillarde mourante ; entre un pessimisme qui est peut-être la vérité et une religion qui est peut-être le bonheur, qui, dans tous les cas (Bourget en est certain comme Brunetière) est aujourd’hui la meilleure savonnette à vilains.

Dans le premier élan de la jeunesse, il se donne presque entièrement à ce qui lui semble la vérité. Mais un jour des fantômes l’effraient, il dit sa terreur dans Le Disciple et, dès lors, il redescend la pente.

Le Disciple reste le moins mauvais de ses livres, le seul qui contienne, avec un sentiment vrai, un peu d’analyse exacte. Il contient aussi une thèse dont la sottise et la lâcheté corroborent la psychologie voisine. L’homme qui a pu répéter avec une conviction dolente un tel rabâchage de disciple, d’enfant et de faible, était vraiment fait pour nous peindre, en se regardant, une de ces méprisables âmes à la suite.

Paul Bourget, comme presque tous les disciples, a demandé à l’enseignement reçu quelques