nouvel évangéliste, le nouveau Christ, en arrive à parler comme Hermionne, ce qui, en effet, pour un Christ, ne manque pas de nouveauté. « Pourquoi m’avez-vous écouté ? » s’écrie-t-il. Puis « il se lance comme un insensé et va heurter les portes tout en vociférant. » Les habitants sortent, inquiets. « Il y a un fou par ici ! » déclare l’un. Et un autre, plus rituel : « Il gueule fort, ce cochon-là. » Là-dessus, on traîne « ce cochon-là » au supplice. — Ça n’est pas bien compliqué, un Évangile qui n’est pas « antique ».
Le « nouveau Christ » est pourtant d’un caractère assez inattendu. Sauf dans l’accès de fièvre chaude où il se fait arrêter, c’est un Christ douillet, lâche et égoïste. Il pleurniche : « Combien il m’est indifférent de faire une chose ou bien une autre, car de toutes celles que j’accomplis, il ne résulte pour moi que des souffrances… » Ou bien il hurle : « C’est sur moi que vont retomber les châtiments !… Non ! non ! ne m’interrompez pas !… Que j’emplisse l’espace de mes cris épouvantés !… » Le « héros de ce temps » passe beaucoup de temps à gémir sur lui-même. Il est vrai que ce bon petit Bouhé-