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VII. Des rapports de la morale et de la métaphysique

De combien de façons conçoit-on les rapports de la morale et de la métaphysique ?

De trois façons :
1° La morale est une conséquence de la métaphysique, une métaphysique en acte
2° La métaphysique est une nécessité et un postulat de la morale
3° La morale et la métaphysique sont indépendantes l'une de l'autre.

Que pensez-vous de la doctrine qui fait dépendre la morale de la métaphysique ?

Cette doctrine est dangereuse. Elle appuie le nécessaire sur le superflu, le certain sur l'incertain, la pratique sur le rêve. Elle transforme la vie morale en un somnambulisme tout tremblant de craintes et d'espérances.

Que pensez-vous de la doctrine qui fonde la métaphysique sur la vérité morale ?

Elle semble d'abord tout donner à la morale. En réalité, si elle se présente comme autre chose qu'une méthode de rêve, si elle la prétention de conduire à la certitude, elle est mensonge et immoralité intellectuelle, puisqu'elle affirme comme des réalités ce qui ne peut-être que désirs et espérances.

Que pensez-vous de la conception qui rend la morale et la métaphysique indépendantes l'une de l'autre ?

Elle est la seule soutenable au point de vue moral. C'est à elle qu'il faut s'en tenir dans la pratique.

Théoriquement, les deux premières conceptions ne renferment-elles point une part de vérité ?

Fausses moralement, elles expriment une opinion métaphysique probable. Elles signifient que toutes les réalités se tiennent et qu'il y a entre l'homme et l'univers des rapports étroits.

L'individualisme a-t-il une métaphysique ?

L'individualisme paraît pouvoir coexister avec les métaphysiques les plus différentes. Il semble que Socrate et les