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Mes devoirs personnels sont-ils ceux de Socrate, de Jésus ou d’Épictète ?

Ils ne leur ressemblent en rien, si je ne mène pas une vie apostolique.

Qui m'apprendra mes devoirs personnels et mes devoirs universels ?

Ma conscience.

Comment m'apprendra-t-elle mes devoirs universels ?

En me disant ce que j'attendrais de tout homme sage.

Comment m'apprendra-t-elle mes devoirs personnels ?

En me disant ce que je dois exiger de moi.

Y a-t-il des devoirs difficiles ?

Il n'y a pas de devoir difficile pour le sage.

Avant que j'aie atteint la sagesse, la pensée de Socrate, de Jésus, d’Épictète, ne me sera-t-elle pas utile dans les difficultés ?

Elle pourra m'être utile. Mais je ne me représenterai jamais ces grands individualistes comme des modèles.

Comment me les représenterai-je ?

Je me les représenterai comme des témoins. Et je désirerai qu'ils ne blâment point ma façon d'agir.

Y a-t-il des fautes graves et des fautes légères ?

Toute faute reconnue telle avant d'être commise est grave.

Théoriquement, pour juger de ma situation ou de celle d'autrui dans la voie de la sagesse, ne puis je pas distinguer des fautes graves et des fautes légères ?

Je le puis.

Qu'appellerai-je faute légère ?

J'appellerai ordinairement faute légère celle qu’Épictète blâmerait et qu’Épicure ne blâmerait pas.

Qu'appellerai-je faute grave ?

J'appellerai faute grave celle que blâmerait même l'indulgence d’Épicure.