ton nom, car je l’ignore et mon nomenclator est là-bas avec mes autres esclaves.
Je m’appelle Fluctus et je suis philosophe pyrrhonien.
Fluctus et toi, Petit Carnéade, voulez-vous manger avec moi ? Ma gloire, victorieuse des renommées de Lucullus et de Vitellius, vous est connue. Vous n’ignorez point que mes moindres repas sont des festins.
J’ignore tout, puisque je suis pyrrhonien. Mais, en la même qualité, je suis indifférent à tout et je me laisserai conduire où tu voudras.
Je ne suis pas de ces Ixions philosophiques qui embrassent je ne sais quel nuage et affirment qu’ils jouissent de la déesse vérité. La vérité n’est pas et je ne couche point avec des chimères. Mais il y a des vraisemblances qui suffisent à mes goûts modestes et à mes ambitions humaines. Il est vraisemblable, ô Porcus, que tu es Porcus et que nous allons faire un bon repas. Je caresse ces vraisemblances comme deux jolies filles.
Vous êtes de gais compagnons. Vous êtes déjà autrement drôles qu’Épictète, Arrien, ou même Historicus. Je ne parle pas de Serenus ou de Serena : ils sont agréables à voir et, tout