CHAPITRE IV
À l’ombre du bosquet
Les ombres raccourcies tiennent, sur un mode poétique et discret, le même langage que mon estomac criard. Et j’aperçois, à l’entrée de ce bourg, une hôtellerie peut-être suffisante. Un repas ne manquerait point d’à propos. J’invite tout le monde. J’ai des provisions considérables dans mes bagages, car je me méfie des auberges de campagne. Venez voir ce que mange Porcus, même quand Porcus ne mange pas chez lui.
Nous ne voudrions pas te désobliger au moment où ta vanité parle comme la bienveillance d’un autre. Nous ne refuserons pas tous tes présents. Fais-nous donner, si tu veux, un peu de pain et quelques figues sèches. C’est un des repas qui réjouissaient particulièrement le divin Épicure.
J’ai honte de le dire, moi épicurien. Mais souvent Épicure qui parlait si bien, agissait mal.
Je suis heureuse d’entendre Porcus accuser mon maître. Mais tu nous permettras de l’imiter plutôt que de te suivre. Nous éviterons comme l’air des marécages l’hôtellerie empuantie