sophie ne donne plus les pommes d’or du jardin des Hespérides ; on y cueille seulement, douces ou aigres, les pommes banales que les terres froides n’ignorent point.
Je crains que tu sois pyrrhonien plus que stoïcien, ô Félicion.
Je ne suis pas pyrrhonien. Pyrrhon croit éternelle l’éclipse. Aujourd’hui, moi, je me contente de dire : On ne voit pas le soleil de vérité, en ce moment.
Les dieux ne t’ordonnent pas de tout savoir. Mais ils t’ordonnent de marcher sans tomber. Et, si nous sommes dans la nuit, ils t’ont donné le flambeau de la conscience qui suffit à éclairer ta route.
Ô vérité, n’es-tu pas le nom que les hommes donnent à la beauté ? Mais toi, beauté, n’es-tu pas le nom que les femmes donnent à la vérité ?
Le souverain bien est peut-être le nom que les philosophes donnent aujourd’hui à la vérité et à la beauté.
Tu as raison, mon Arrien.
Les poètes d’aujourd’hui sont si loin d’Homère et de Sophocle. Nos sculpteurs sont des apprentis que Phidias repousserait et lequel de nos peintres serait digne de laver les pinceaux d’Apelles ? Nul d’entre vous, philosophes de la défensive, ne