Au temps de Socrate, on avait encore une patrie. Peut-être il mourut par amour, non pour les lois, mais pour Athènes.
Socrate pensait toujours à l’universel. Il proclamait : « Je suis citoyen, non d’Athènes, mais du monde ». Les lois particulières à un temps et à un pays ne pouvaient lui apparaître que comme des formes méprisables de la violence et de l’iniquité. Il obéit seulement à la loi divine qui dit : « Supporte et abstiens-toi ». Créon, par un mensonge sacrilège, ose donner à ses ordres le nom de lois. Mais Antigone connaît les lois non écrites, les lois de courage, d’amour et de justice et elle méprise les commandements de Créon et de la cité, ces lois de lâcheté, d’injustice, de guerre et de haine.
Platon ne parle pas comme toi au dialogue intitulé le Criton.
Platon dans cet ouvrage, ne dit pas la vérité.
Pourquoi Platon aurait-il menti ?
Platon avait un esprit de législateur. Il accordait à la loi écrite une importance. Son dialogue des lois sacrifie, avec une folie systématique, l’individu, l’unique réalité, à la patrie, cette apparence. Il voulut tirer un argument de la mort volontaire de son maître. Il a compris Socrate comme un premier Platon.