Jupiter, père des vrais dieux, est un dieu. Malgré le mensonge de l’apothéose, Vespasien, père du faux dieu Domitien, n’est pas un dieu. Ainsi les richesses, mères de choses indifférentes, ne sont pas des biens. Et seule ma volonté est la mère des vrais biens.
Tu parles étrangement et les mots n’ont pas dans ta bouche le même sens que sur les autres lèvres.
Peut-être que sur les lèvres dont tu parles certains mots n’ont pas de sens.
Ta superbe m’amuse… Qu’appelles-tu les vrais biens ?
Ceux qu’on trouve en soi-même ; ceux qui dépendent de nous. Apprends la seule différence importante entre toutes les choses du monde : les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent pas. Celles qui dépendent de nous sont nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinations, nos aversions, en un mot toutes nos actions intérieures. Celles qui n’en dépendent point sont le corps, les richesses, la réputation, la préture et les autres honneurs, en un mot toutes les choses qui ne sont pas du nombre de nos actions intérieures.
Mais…
Or les choses qui dépendent de nous sont libres de leur nature ; rien ne peut les arrêter ni leur faire obstacle. Mais les choses qui ne dépendent pas de nous sont faibles, esclaves, as-