Les religions de l’Asie sont Informes, chaotiques, formidables et mystérieuses comme l’Océan discord. Elles affirment à la fois des choses contradictoires, qui sont peut-être également vraies. Elles sont merveilleusement riches et mal définies.
Tout ce qui est beau est défini et l’harmonie est le signe de la vérité.
Quoiqu’en dise Épictète, nous ignorons le fond des choses et si le fond des choses n’est pas une contradiction. La véritable beauté d’une doctrine consiste-t-elle dans son organisation précise ou dans sa richesse large ? Les paroles d’un fou, parfois, remuent plus que celles d’un poète…
Tu blasphèmes, Historicus.
Un torrent est plus fort qu’un fleuve.
Tu confonds la force, qui est durable, avec la violence qui passe. Le torrent court comme un taureau piqué par les abeilles, et on ne le voit plus. Mais le fleuve marche noble comme une canéphore et ses eaux intarissables chantent un chant d’immortalité.
D’ailleurs, le point de vue de la beauté ne m’intéresse qu’un instant, comme il peut intéresser Épictète. Mes préoccupations ordinaires vont dans une autre direction.
Où vont-elles donc ?