Page:Ryner - Le Présent du berger, paru dans Le Radical, 17 mai 1914.djvu/3

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CONTES ET NOUVELLES

Le Présent du Berger

Séparateur


Devant l’étable où bêlait le troupeau, la petite maison touchait presque la mer. Sur le seuil s’amoncelait le sable fin où se mêlent les coquilles roulées. Et l’anse minuscule abritait la barque balancée comme un enfant qu’on endort.

C’était une solide barque pontée. Du nom familier que les Provençaux donnent à la Vierge, elle s’appelait la Bonne-Mère. Comme attirée par la caresse ou le défi des vagues, elle semblait toujours sur le point de partir, en un élan souple, vers les aventures.

Elle ne partait jamais.