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Je vous ai vu déployer jadis, — était-ce le 14 juillet ? — un sonnet tricolore. Dans les treize premiers vers, vous aviez blessé cruellement un pauvre cygne pour le seul plaisir de nous montrer enfin


L’oiseau blanc qui teintait en rouge le lac bleu.

Fi, mademoiselle, c’est bien vilain ce que vous avez fait ce jour-là. Aujourd’hui, du moins, vous n’êtes pas méchante et vous ne méritez que le bonnet d’âne.

Andréa Lex, auteur de Péchés véniels, aime aussi les Couleurs du drapeau. Plus cruelle mais plus logique, au lieu de leur sacrifier un cygne, elle tue un soldat.


    Voyez-le, blanc comme un linceul,
    Parmi les plis bleus de la toile !…
    Une tache rouge (ô douleur !)
    Coule de son front comme un pleur !


Elle a, celle-ci, toutes les gaucheries. Ses vers auraient paru vieillots en 1825. On n’y voit que fleurs et papillons. Elle fait des quatrains qui valent celui de Rachel Boyer. Et son vocabulaire est moisi : elle « peint ses feux ». Et elle abonde en didactismes rances.

Et ce sont, tous les trois mots, des points d’exclamation, des points de suspension, des points d’interrogation. Et ses rythmes cahotés ne lui permettent pas