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des fleurs sèches et en leur demandant ce qui dort en leur « sein pâli ».

Des vers mélancoliques de la duchesse de la Roche-Guyon m’ont ému parfois par leur abandonnement lassé, m’ont plus souvent fait rire par leur rhétorique naïve ou fatigué par leurs lents procédés de développement.

J’ai écouté Marie Valandré gazouiller Au bord de la vie les bons sentiments qu’on lui apprit, et j’ai lu, traduites en alexandrins, parfois souriants, les narrations où on lui fit vanter amour filial et enthousiasme pour le drapeau.

Je suis insatiable et j’ai lu beaucoup de rondels de Mme de Montgomery. Sans doute, j’ai tort de lire des rondels, d’essayer de m’intéresser à ce puéril jeu de société. Mais Mme de Montgomery joue sans sourire et sans grâce, n’atteint même pas les élégances mondaines et ineptes du genre où elle s’amuse.

Hélas ! que n’ai-je point lu ? Je puis même vous réciter un quatrain où Rachel Boyer, bien connue à la Comédie-Française, enferme sous une forme admirable une philosophie étonnamment nouvelle :

   Pantins de bois, aux gestes fous,
   À tirer vos fils, l’homme excelle.
   Pantins de chair, hommes, pour vous,
   Le Destin tire la ficelle !