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Hors nature et des Incestes d’âmes. Et, vous savez, ça y est. Une cousine, qui a des tuyaux sérieux, affirme. Et Jean et Odette, liés d’un trop Invincible charme, ne réussissent pas à ne plus s’aimer d’amour. Les mondains, qui trouvent l’inceste intéressant, puisque pour leur sottise c’est un crime, ont, quelques pages durant, de délicieux frissons le long de la moelle. Et ils courent, ces voyeurs, vers l’élégante ignominie qu’on leur promet… Ça devient plus amusant. De nouveaux indices contredisent les premiers. Nous ne savons plus du tout. Quelle chance ! Le doute est un doux oreiller pour un inceste bien fait. Nous aurons peut-être, nous les heureux contemporains des demi-vierges et des demi-sexes, un demi-inceste de plus. Et nous ignorons encore sa séduisante formule. Jean et Odette, innocents au milieu d’un baiser coupable, se possèderont-ils en frères qui ne croient pas à leur fraternité ? Ou bien, se croyant frères et ne l’étant pas, commettront-ils coupablement la plus légitime et la plus innocente des actions ? L’horreur grandit encore, et la terreur. Non, Jean n’est pas le frère d’Odette. Mais, cette Française, cette fille du plus brave des colonels, du plus intransigeant des patriotes, aime peut-être un Prussien. Oui, Jean, — oh ! mon Dieu, ça devient de plus en plus probable, — doit être le fils d’un de ces viols qui comptent parmi les menues contributions de guerre…