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pendant trois cents pages et plus le jeu fuyant et énervant qui nous entraîne à la conquête de rien, comme les coquetteries engageantes et refuseuses de quelque Bélise. D’ailleurs, j’avertis les vrais amoureux des Bélises — il y en a — qu’ils finiront par avoir satisfaction, et qu’après bien des agaceries et des reculades, bien des aguichements et des fuites, ils atteindront le dénoûment heureux où les jeunes officiers distingués épousent les héritières riches de beauté, d’intelligence et d’argent. Voulez-vous que nous nous amusions et nous irritions un instant à une de ces anecdotes élégamment grotesques ?

Le lieutenant Jean Valdret, une perfection mâle, aime une perfection de sexe différent, Mlle Odette de Ribeyran, fille du colonel de Jean. Hélas ! cet admirable garçon est sans fortune et — obstacle poétique et nouveau — on ignore qui peut bien être son papa.

Cependant les choses, semble-t-il, pourront s’arranger, car le colonel estime son subordonné pour qui Mme de Ribeyran a une affection et une admiration maternelles. Mais voici que des indices légers, bientôt corroborés par de graves indices, désignent le colonel comme le père de Jean. Diable ! un inceste en perspective ; voilà qui est excitant. Demandez plutôt à Mendès, notable fabricant de drogues aphrodisiaques, et à toutes les femmes qui, depuis Zo’har, ont rêvé des