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ridicule. Ainsi, on mène le Convoi de l’espérance de Louise. Il y a des pleureuses, qui sont ses douleurs. Il y a un prêtre, qui est le « symbole de sa foi chrétienne ». Il y a d’autres personnages encore qui eussent intéressé peut-être Guillaume de Lorris. Mais on remarque surtout un grand fantôme noir, qui est le cœur de Mlle Ducot. Or, sachez que ce cœur a des « yeux pleins de larmes » et que sa « main tremble ». Souvent nous le retrouvons, ce cœur, « être bizarre et pétri de contrastes ». Le voici qui « marche dans la rue » et qui « colle son front aux vitres des hôtels » en « clignant des paupières ». Plus loin, il est heureux : « des pleurs joyeux baignent son front » et diverses allégresses viennent « se découvrir à ses regards ». — Décidément, il faut compter cette brave Louise parmi ceux qu’elle appelle si poétiquement :


    Les rêveurs retardataires,
    De cœur tendre propriétaires.


Alternant avec ces préciosités si malheureusement féminines, voici d’étranges virilités : un madrigal à je ne sais quelle dame ; une diatribe contre la Femme, « l’Inconsciente » qui


    …Cherche un dominateur
    Dont elle rongera le cœur
    Pour se distraire…