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Louise Ducot est peut-être plus heureuse. Elle paraît remonter à la solide margelle. Il semble que, sur un ton qui reste mélancolique, les Joies psalmodient le retour voulu à la foi de l’enfance et l’innocence dont les brèches sont bouchées avec du repentir. Mais, ceci demeure vague, n’est peut-être que littéraire. Je soupçonne les pièces de cette troisième partie d’avoir été fabriquées en même temps que les autres, et la composition tardive de nous révéler un artifice de lettré imitateur plutôt que le pèlerinage d’une âme.

Les sentiments de Louise Ducot ne sont jamais exprimés dans leur lyrique spontanéité ; ils sont étudiés à la loupe. Au lieu de jouir de leur élan vivant, nous assistons à l’examen péniblement scientifique de leurs parties et de leurs éléments. On nous offre, une fois de plus, cette chose paradoxale, morte et sully-prud’hommesque, de la poésie analytique :


Un autre moi railleur se tient à ma fenêtre

Et fixe sur mon âme un regard obstiné.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Il ne peut jamais croire à ma sincérité.
Dans mes plus chers amours il voit l’indifférence.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il chasse d’un sourire et la joie et le rêve.

Quelle poésie ou même quelle vie pourrait subsister en la pauvre âme démolie à ce point par « un autre