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LE MASSACRE DES AMAZONES.

soit qu’il évoque, souriant, la vie de la petite fille ou celle de la jeune fille :


Sur la pelouse en fleurs j’eus la taille des herbes,
Et, plus tard, j’atteignis aux branches des lilas ;


soit qu’il chante « l’étonnement de l’aube »,


La hâte des midis, si courts et si brûlants,


ou « l’effroi de la nuit » ; soit qu’après avoir fait sinuer sous nos yeux les mille vagues des rivières,


Charriant tant de bruit, de vie et de clartés,


il lui plaise de nous arrêter, pensifs, devant de calmes eaux.


Autour du batelet dont verdissent les rames.


Mme Alphonse Daudet publie ses petits livres à de larges intervalles. Max Lyan, qui a donné un premier roman en 1891, vient à peine de se décider à en publier un second. On m’assure que d’abord elle avait prié une de ses amies de passer pour l’auteur de la Fée des Chimères et que ce mensonge de modestie, près avoir duré deux années, fut découvert malgré elle. Son allure, ses gestes, sa parole voilée et chantante, tout est d’accord avec ce recul craintif. Je l’ai