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le massacre des amazones.

à cette tête détachée, à ce cadavre incomplet, à cette ligne rouge du col qui ne saurait plus tenir un fil de perles. » Ses Notes sur Londres sont pleines de remarques de modes, caractéristiques et spontanées, qu’un homme, en s’appliquant beaucoup, eût réunies moins exactes, moins nombreuses, moins intéressantes. Ah ! celle-ci ne pose pas, ne le fait pas à la pensée virile, n’affecte pas de mépriser la femme et d’être autre chose que ce qu’elle est. Elle avoue avec candeur ses inquiétudes pour l’ordonnance d’un dîner donné à Londres et « où ma responsabilité de maîtresse de maison est peut-être moins engagée que s’il avait lieu chez moi à Paris ». Elle s’accuse d’une faute vénielle contre une règle spéciale du savoir-vivre londonien. Et, frémissante encore, elle balbutie les circonstances atténuantes : « Il est bien certain qu’en dehors de son cercle d’habitudes on peut être exposé à ces menues erreurs — pourtant gênantes, puisqu’elle vous font l’exception. »

Les inquiétudes de la mondaine ne nuisent jamais aux pensées maternelles. Malgré son admiration pour la vie anglaise, elle reproche aux dames de Londres « une certaine négligence de leurs devoirs de mères » et d’exiler un peu trop les babys dans la nursery. Elle aime à voir se mêler sa vie et celle de ses enfants. Les préoccupations les plus graves ne l’empêchent pas de noter un geste de Lucien ou de Léon. Elle termine par