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plus naïves extravagances. C’est une gamine mal élevée que Camée a fabriquée, sans doute, avec des souvenirs puérils, à qui elle a donné de l’âge et deux enfants sans rien modifier au caractère boudeur et violent. Une sorte de duc de Bourgogne femelle que la vie, — plus puissante pourtant que Fénelon, — n’a pu apaiser. Camée cherche avec candeur le secret des sottises qu’elle lui attribue « dans le caractère slave particulier greffé sur le caractère général féminin ». Cette ligne, qui me dispense de juger l’écriture, n’est pas même une apparence d’explication, car le précepteur, Français, sans excuse de féminisme ou de slavisme, n’est pas moins absurde que sa maîtresse. Voulez-vous comprendre les gestes anguleux et criards de vos marionnettes, ô mélodramatique Camée ? Deux mots suffisent : vous êtes restée une toute petite fille, et vous avez étudié la vie dans les livraisons qui, pour dix centimes, donnent aux enfants comme vous une image et une bonne tartine de roman au miel ou à la moutarde.

Marguerite Poradowska est bien supérieure, mais je lui garde rancune d’une déception. Les quarante premières pages de sa Marylka m’ont charmé. Les Slaves que j’y rencontrais n’étaient plus ces Russes dont