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leur vague. Ces blâmes sont mal fondés quand la formule est précisée par tout un livre, enrichie de mille observations de détail. J’essaie donc encore cette conclusion :

La femme est l’élément passif de l’humanité.

Mais je supplie le lecteur de ne pas entendre autour du mot « passif » des harmoniques injurieuses. Le néant est inconcevable et les termes négatifs en apparence expriment de simples relations. « Passif » ne signifie même pas « moins actif » ; il veut dire : « dont l’activité est moins visible, moins en dehors ». Dans le corps dit au repos s’agite l’innombrable armée des mouvements moléculaires, et tel choc dont la masse ne semblera point émue les exaspérera. La vie extérieure de la femme est moindre que celle de l’homme, sa vie intérieure est plus profonde ; c’est peut-être cette différence qui constitue tout le fameux « mystère féminin ». Ses gestes sont moins larges et plus rares parce qu’en elle les mouvements physiologiques et psychologiques tourbillonnent plus intenses. Lourde des êtres qui ne sont point encore et des rêves subconscients que ses fils exprimeront en pensées, sa fécondité même fait sa relative immobilité.

FIN