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bliques ou privées, signées ou anonymes, que souleva ma critique franche me furent autant de joies. Mais, parmi les approbations qui me vinrent, nombreuses aussi, quelques-unes me répugnent et je veux les repousser du pied.

Certains, écrivains comme on serait épicier, s’irritent de voir « la partie » trop encombrée, et ils détestent la femme qui écrit comme on déteste un concurrent. Ils me crurent leurs sentiments bas et applaudirent à une campagne qui leur paraissait injuste comme leur cœur, utile comme leurs calculs. Qu’ils portent ailleurs leurs félicitations déshonorantes et leurs ignobles poignées de main. Je leur répète cette phrase de mon premier chapitre : « Hommes ou femmes, ceux qui font métier et marchandise de littérature sont des prostitués : je les méprise également. » Maintenant qu’ils m’ont compris, j’espère qu’ils haussent les épaules en murmurant : « Imbécile ! »

Je n’accepte non plus aucune fraternité d’armes avec les anti-féministes pour qui le bas-bleu se définit : la femme qui écrit. Pourquoi écrire serait-il un geste d’homme plutôt qu’un geste de femme ? Le premier, en face du bas-bleu, femme qui essaie d’écrire en homme, j’ai signalé, plus méprisable encore, la chaussette-rose, homme qui essaie d’écrire en femme. L’artiste a pour premier devoir d’être lui. Il est vrai que pour cela il