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en poésie. Je lis tout, curieusement, âprement, cherchant ce qui a bien pu l’enthousiasmer. Je trouve d’autres platitudes presque amoureuses ; je trouve des moralités à la Mme Deshoulières sur les oiseaux, les fruits, les orages, les cerfs-volants. J’arrive enfin à cette conclusion :

C’était un monstre, un être infâme,

Et c’était un ange du ciel ;
C’était de l’absinthe et du miel ;

En un mot, c’était une femme.

Veinard de Ledrain, va ! Pour aimer tant le bouquin, il n’a dû lire que le titre, qui est gentil.

J’ai encore là devant moi une cinquantaine de volumes lus et un gros tas de notes laborieuses. Le courage me manque d’utiliser tout cela ; et je cherche des prétextes pour écarter ces dernières gouttes de lie.

Je néglige d’abord les amazones qui, depuis que je les ai dépassées, m’ont lancé par derrière d’autres livres à la tête. Voici deux mois que je n’ai parlé de Gyp et de Marie-Anne de Bovet, et vous pensez bien que je suis en retard d’au moins deux volumes avec chacune de ces faciles rabâcheuses. Il est vrai que les bavardages réunis sous des titres inédits, je les avais déjà entendus.