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le massacre des amazones.

et de copier dans le vieux manuscrit étonné le mot « névrose ». — Julien Masly est un roman psychologique dont le début m’intéressa. L’auteur a voulu étudier un caractère de plébéien malheureux, farouche, « isolé dans son indépendance rageuse », quelque chose comme un Jean-Jacques moins le génie. Elle lui a donné d’abord des gestes significatifs et, comme l’intrigue est longue à se nouer, j’ai espéré quelque temps qu’il n’y en aurait point. Hélas ! il en arrive une, et dès lors les actes deviennent, de plus en plus absurdes, les très humbles serviteurs de l’action. Julien, dédaigné par la grande dame qu’il aime, finit dans la folie. Le dénoûment est gros et invraisemblable : le pauvre garçon jusque-là n’avait paru « excessif et déséquilibré » que dans le caractère, et chez lui « tous les sentiments pouvaient se succéder sans transition. » En bonne psychologie, malgré le romantisme de ses gestes, son cerveau devait rester sain. Car c’est seulement à la surface de son âme âpre que se jouaient ses passions brusques, mêlées, amours qui s’exaspèrent en haines et que font oublier bientôt d’autres amours haineuses.

Mme de Roisel signe ses livres d’un nom plébéien, François Vilars, peut-être comme on revêt un costume d’une élégance plus négligée quand on daigne travail-