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salon entendra des naïvetés de petite fille : banales histoires de revenants ou allégories comme on en « rédige » au Sacré-Cœur. Écoutez la dernière satanique. Ça s’appelle la Mystérieuse. Une femme est aimée d’un homme. Des années passent sans altérer sa puissante beauté. Mais enfin elle vieillit, et même — je puis vous certifier cet événement étonnant — elle meurt. Voilà toute l’histoire de la Mystérieuse. Et le mystère ? demandez-vous. Allons, puisqu’il le faut absolument, je vous dévoilerai l’affreux satanisme. Cette femme, frémissez d’horreur ! cette femme n’était pas une femme : c’était… l’Illusion.

Seront-ils assez volés, les bons potaches qui monteront chez la satanique parce qu’elle a promis dans la rue : « Je serai bien cochonne ! » J’avoue d’ailleurs que, parfois, elle y met un peu plus de bonne volonté. Seulement, voilà, elle a beau faire : elle ne sait pas, la pauvre petite.

J’ai regardé trop longtemps ce premier cygne noir et, je vous le dis en confidence, ça n’est pas noir, ça n’est pas un cygne ; c’est une oie.

Si je voulais faire un groupe de madame de la Vaudère et de Rachilde, je montrerais la petite Jane à genoux, admiratrice, balbutiant, en grande émotion