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Mais peu de combattantes ont la belle générosité universelle de Savioz. Mme Pauline de Grandpré, admirable dans ses efforts sur un point spécial, est un esprit étroit, à la catholique, et qui sourit à la plupart des injustices sociales.

Celles qui admettent que nous naissions inégaux devant la société m’intéressent peu quand je les vois repousser uniquement l’inégalité dont elles sont frappées en tant que femmes. Il m’est indifférent, absolument, d’avoir pour président du conseil une canaille mâle ou une canaille femelle et en quoi importe-t-il au producteur pressuré par les capitalistes des deux sexes d’être écrasé avec l’approbation de députés et de sénateurs ou de sénatrices et de députées ? Je ne puis que sourire avec mépris, quand ces pauvres féministes réclament comme une baguette magique le bulletin de vote que les hommes sages oublient depuis longtemps de déposer dans nos urnes à double fond. Le vote féminin ne changera-t-il donc rien à la vie ? Si. Le mal fait par le suffrage à la Ledru-Rollin sera doublé par le suffrage à la Maria Pognon, et la femme, dernière puissance révolutionnaire, sera annihilée. La première chambre sortie des mains féminines arrivera beaucoup plus honnête que les précédentes ; elle finira aussi vile.