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tôt sauvée de ce mauvais lieu littéraire. Arvède Barine ne s’y est jamais fourvoyée, non plus que Mme Adam, Rachilde ou Henry Gréville. Séverine réserve à d’autres journaux tout ce qu’elle écrit d’un peu intéressant. En revanche grouillent ici les Érasme et les Marie-Louise Néron. On peut, il est vrai, s’amuser à la vigueur quotidienne et un peu monotone des ironies de Bradamante, admirer la précision de ses attaques et le direct de ses coups. Quelquefois aussi Jacques Fréhel — lorsqu’elle daigne ne point nous ennuyer d’un conte égyptien — nous émeut d’une nouvelle bretonne pénétrée d’exquises mélancolies, souriante d’images originales. Mais cette dernière bonne fortune est rare et les articles de Bradamante ne sont bons que lorsqu’ils sont rapides et brusques. De quoi Mme Marguerite Durand fait-elle donc semblant de remplir ce grand journal vide ?

D’abord la Fronde — et le contraire étonnerait — rabâche les revendications féministes. Elle est l’organe du féminisme économique, du féminisme politique, du féminisme moral, en un mot — faisons plaisir aux Léopold Lacour — du féminisme intégral.

Certes, je ne crois pas qu’au point de vue social l’œuvre de la femme puisse être considérée comme moins importante que celle de l’homme. Au point de