Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XII


LES FRONDEUSES


Quand on annonça la prochaine apparition de la Fronde, j’affirmai à mes amis que les femmes ne parviendraient pas à se montrer inférieures aux hommes dans la basse besogne du journalisme. Je me trompais : la Fronde, plus mal renseignée que l’Éclair ou le Matin, réussit — comment s’y prend-elle donc ? — à être encore moins littéraire que le Journal et l’Écho de Paris.

Juger les lettres féminines françaises sur la Fronde serait d’ailleurs injuste et appauvrirait singulièrement notre pauvreté. La Fronde n’a jamais eu Gyp, ni Mme Daudet, ni Max Lyan, ni Judith Gautier. Marni y est peu restée et n’y a publié aucun de ses savoureux dialogues, mais uniquement des critiques dramatiques fort médiocres. J’y ai rencontré une seule fois la signature de Bentzon, et Georges de Peyrebrune s’est bien-