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Lucien Pérey a été cinq fois couronnée par l’Académie française, et j’approuve ces récompenses : car c’est une laborieuse qui fouille toutes les archives imaginables et qui met au jour bien des documents insignifiants. Son érudition est digne de toutes les couronnes de papier doré et sa gaucherie de tous les bonnets d’âne. Cependant quelques verdâtres, historiens ou commentateurs, ont pu admirer chez elle ce qu’ils estiment en eux-mêmes : l’art de faire de gros livres avec peu de chose. Son procédé ordinaire pour entasser de la copie est à la portée de toutes les intelligences : elle conte un petit événement ; puis elle cite en leur intégrité, coupés parfois de commentaires, les documents qui contiennent la même narration ; après quoi elle raconte une troisième fois. Ajoutez les discussions de textes, les rapprochements de témoignages ; songez que les redites ne l’effrayent point et que les anecdotes, même sans rapport avec son sujet, lui semblent de bonne prise. — Son écriture est meilleure que celle de Mme Carette, plus mauvaise que celle de Mlle Mélégari : lâche, banale, incohérente parfois, c’est l’écriture de la plupart de nos historiens et compilateurs.