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Fayette, elle résume de façon bien intéressante l’histoire du roman. Elle signale d’abord « celui des Chevaliers de la Table ronde ». Puis vient le Roman de la Rose où l’on voit « les preux guerroyant en l’honneur de leurs dames ». Ensuite Mme Carette, décidément née Bouvet, suit « le développement des idées et du goût se propageant… sous la forme du fabliau ou de la romance : du roman à proprement parler ». Elle confond tout, cette brave femme, semble ignorer l’existence des homonymes, prend une langue pour un genre littéraire, et signale les troubadours comme des fabricants de romans, sans doute parce qu’ils écrivirent en dialecte roman… Voilà nos jeunes filles bien renseignées.

Mlle Mélégari est un guide sûr et ennuyeux. Elle connaît le sujet dont elle parle et s’est documentée de son mieux. C’est une honnête conscience protestante. Elle professe d’un ton oratoire qui atteint parfois le comique, et nous enseigne pêle-mêle la vie de Benjamin Constant et la morale. Je l’ai appelée « un homme de troisième ordre », et je crois, en effet, en la lisant, entendre un grave pasteur ou un professeur de l’Université de Genève. Écoutez ces nobles considérations à la Guizot sur tout ce qui manqua à ce pauvre Adolphe : « Pas de religion : et Dieu seul aurait pu être la vi-