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Le style de ces « biographies » est un excellent modèle pour nos jeunes filles. C’est écrit comme les Souvenirs de la Cour des Tuileries : mêmes images banales réunies dans les mêmes incohérences inconscientes, mêmes incorrections, mêmes pléonasmes inaperçus de qui les commet, même causerie aimable et bébête. Je relis deux pages et je trouve « certains propos amers qui indiquent des rapports fort tendus sinon une véritable aigreur ». Je rencontre « une certaine école philosophique » qui a « voulu infirmer des sentiments religieux de Mme de Lafayette ». J’admire une plume « instrument vibrant et délicat la fantaisie elle-même a toute la force de la réalité ». Et encore j’ai copié trop vite, j’ai laissé perdre une partie de la phrase et quelques-uns des enseignements qu’elle contient. Mme Carette née Bouvet nous apprend aussi que la réalité est vraisemblable, et elle ne s’est point permis d’écrire le mot fantaisie sans le faire suivre d’une épithète puissamment originale ; elle a dit : « la fantaisie imaginaire elle-même ». Je ne m’excuse pas de ces remarques pédantesques. Vous me demandiez, chère madame, de vous confier l’éducation de ma fille ; j’ai tenu à constater d’abord que vous pensez avec précision et que vous écrivez correctement.

L’érudition de Mme Carette, toujours née Bouvet, vaut son talent d’écrivain. À propos de Madame de La