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hors de prix, l’honneur de l’armée) : « Mes soixante mille livres de rente ne pouvaient suffire à ta pauvreté et à ton rang. » Heureusement, il y a un bon Dieu pour les amoureux. Le beau cousin hérite quelques millions de rente, ce qui lui permet d’épouser l’adorée malgré sa pauvreté extrême.

Mme Hector Malot n’est pas inconsciente de ses surhumaines noblesses. Elle sait que les générosités de ses rêves écarteront d’elle « les embourgeoisés, cerveaux restreints, âmes réduites. » Elle dédie ses héroïsmes à ceux qui aiment l’idéal : « Poètes, amants, jeunesse, ceci est pour vous. »

Catulle Mendès paraît échapper à la définition. Vague fantôme littéraire, il prend tantôt la forme de l’un, tantôt la forme de l’autre, parce qu’il n’a point de forme à lui. La façon dont ce tambour sonne alternativement tous les poètes ne permet peut-être d’affirmer que son vide intérieur. Pourtant il me semble que Mendès est une puissance annihilatrice. Dans ses tragédies, pornographiques ou non, il se manifeste comme le Marivaux du drame et le Mignard du feuilleton. Ce singe, naturellement, ridiculise et puérilise les gestes nobles ou terribles qu’il contrefait ; les grands airs de Hugo deviennent chez lui les petites grimaces